Don d’une belle pièce au CAMÉE

034 Notre Marraine Marie José Crespin a fait don au CAMÉE de cette pièce magnifique, véritable chef d’œuvre de tisserand qu’elle tient de sa famille. Le fond fut d’un indigo profond, devenu gris au fil du temps. Nous remercions notre généreuse donatrice !

en présence des professeurs Rovine et Mc Laughlin …

notre inauguration de « Wané Ndono:  l’exposition d’un héritage »

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Madame Victoria Rovine
Madame Fiona Mc Laughlin
Chers collègues, chers amis, cher public,
Je vous prie d’excuser l’absence de monsieur le Maire Cheikh Bamba Dieye et de l’adjointe à la culture madame Ngoné Thioune qui auraient souhaités être là mais qui sont retenus pour inaugurer Duo Solo le festival de danse contemporaine auquel nous nous rendrons sûrement nombreux, dès ce soir à l’Institut Français.
Nous vous accueillons avec grand plaisir pour cette exposition dite permanente au Conservatoire des Arts et Métiers de l’Élégance. Elle a été voulue et programmée par l’Association ACAMÉE qui est la structure chargée d’animer le projet de ce Conservatoire CAMÉE .
Je suis impliquée à 2 titres : en tant que présidente de l’association et en tant que collectionneuse de ces fameux textiles qui sont pour la plus part de facture mandjak.
Les pagnes présentés dans cette exposition ont été sélectionnés pour leur provenance : ils viennent de familles saint -louisiennes. Seulement 2 pièces viennent du Cap Vert : elles illustrent bien l’origine pré-coloniale de ce savoir-faire auquel les explorateurs portugais ont beaucoup apporté.
Un tel artisanat s’est développé grâce à la demande (énorme aux 17è et 18è siècles ) et à la concurrence : d’innombrables tisserands étaient à l’ouvrage pour fabriquer ces pagnes-monnaie. La concurrence créée l’émulation.
Maintenant je pense que pour que pour que la demande persiste il faut que la culture persiste. Les coutumes veulent que ces textiles soient présents lors des cérémonies. Si les modes de vie changent et que la mondialisation des goûts nous donnent envie d’autres modes de consommation, nous nous détournons de nos propres valeurs et représentations symboliques. Ainsi se perdent les fondamentaux qui structuraient les familles et se perdent du même coup le goût pour ces objets.

L’intérêt d’une exposition permanente est non seulement de permettre aux visiteurs extérieurs à la ville, aux invités de la commune, d’avoir toujours accès à ce déploiement de pagnes de famille, à cet héritage textile de facture locale, mais aussi de donner le temps aux écoles, aux lycéens, aux étudiants de l’UGB de venir sonder les messages multiples des étoffes, de leur reconnaître leur valeur et de se poser des questions.
– la pérenité de l’artisanat d’art ici et maintenant
– la créativité des femmes qui donnent à tisser
– le symbolisme dans la vie : de la naissance à la mort
et bien d’autres questions qui concernent le patrimoine immatériel de la société saint-louisienne et que l’art populaire permet de sonder.

L’action du Conservatoire va se déployer au fil des mois et des années. Des expositions temporaires vont être présentées dans l’espace central : sur des mannequins, sur des panneaux auto-portants, des kakémonos descendant des cintres etc. Des sessions de formation vont être programmées avec les artisans et stylistes demandant du perfectionnement.
Le Conservatoire se veut participant lors des actions initiées par d’autres structures : Entre’Vues(portes ouvertes sur le Patrimoine), Duo Solo dès l’année prochaine (danse avec les symboles tissés …), Saint-Louis : Capitale africaine de la Culture etc.
Notre Conservatoire souhaite aussi s’ouvrir à d’autres collectionneurs, et créateurs (bijoux, accessoires, coiffure, photo de mode etc.)
Les idées sont belles, nous sommes nombreux à vouloir les développer, c’est difficile parfois car les moyens financiers sont rares. Mais nous sommes quelques associations à vouloir nous rassembler pour mutualiser nos forces et agir en faveur de nos projets face aux bailleurs de fonds. Nous devons convaincre, abattre les murs du doute, rassurer nos partenaires par une bonne gestion, transparente et rigoureuse.

Depuis le 5 janvier : date d’ouverture du CAMÉE nous avons été très actifs et très économes, ceci pour pouvoir présenter un rapport d’activité chiffré : ce qui compte beaucoup dans un dossier de demande de fonds.
Il y a eu TAKK bleus et palman : les couleurs de l’indigo : l’expo d’ouverture avec le sublime film de Patricia Gérimont et Jean-Claude Taburiaux présents pour le commenter ;
Il y a eu « Verres de Stars » qui a joué avec les lunettes noires et le portrait photo (Opération interactive en 2 temps qui a mobilisé + de 60 jeunes et un large public)
Il y a eu aussi une journée avec les étudiants en licence 1 et 2 de l’UGB, étudiants en infographie auxquels j’ai parlé sur la conception et réalisation d’une exposition en prenant le cas de Verres de Stars.
Ce moment de partage a compté : c’est le début d’un cheminement que l’association A.CAMÉE appelle de ses vœux : que notre Conservatoire soit un terrain fertile qui s’offre aux jeunes pour leurs pratiques, leurs recherches, leurs expérimentations ou leurs enquêtes de terrain.

Merci de m’avoir donnée cette opportunité de re situer les objectifs larges de notre association, nous espérons que vous ferez une bonne visite de Wané Ndono et que vous reviendrez avec vos familles, vos amis, pour échanger avec nous et commenter notre présentation.
Je vous remercie de votre attention.

Notre exposition permanente: L’exposition d’un héritage

Wané Ndono l'affiche

En wolof, « Wané Ndono » est un peu singulier: cela signifie « un héritage en exposition » … or un héritage se partage, mais ne s’expose pas, dans les usages locaux. Nous espérons que le débat va s’ouvrir d’autant mieux, car polémiquer sur la polysémie est un des plaisirs à partager largement au Sénégal si l’on est candidat.

Notre exposition permanente Wané Ndono est donc en place et nous allons l’inaugurer ce mercredi 12 juin 2013 à 18:00h en présence de deux professeurs de l’Université de Floride:

Victoria Rovine: elle travaille actuellement sur un livre qui mettra en regard le design de mode en Afrique et l’influence de celui-ci sur la mode occidentale.

Fiona Mc Laughin: langues et culture populaire africaines

Dans l’avenir les expositions temporaires s’installeront dans l’espace central de notre Conservatoire, qui doit être équipé de panneaux autoportants et de grands kakemonos descendant des cintres.

Nous vous proposons, même de très loin, de soutenir les initiatives de l’Association pour le Conservatoire des Arts et Métiers de l’Élégance: demandez nous notre dossier-projet, pensez à nous qui recyclons tout matériel de muséographie (éclairages, vitrines, praticables etc.) ou adhérez à l’association avec le bulletin ci-joint.