L’or bleu, mémoires de l’indigo au Sénégal

Le Musée de la Femme de Dakar a sollicité le Conservatoire des Arts et Métiers de l’Élégance de Saint-Louis pour l’étude de différents textiles indigos de ses collections, anciens et contemporains, leur documentation et présentation au musée. Maï Diop a fait ce travail comme commissaire associé.

Collection Mufem

Collection MUFEM

L’exposition a pour objectif de renseigner le visiteur sur le processus de teinture à la cuve et sur la préparation des étoffes avant leur immersion dans le bain de couleur.

Le Conservatoire a prêté ses pièces: celles qui sont comme brodées, en vue de créer des motifs par réserves.

Le mur d’images représentant les femmes habillées d’indigos a bénéficié de cinq photos sauvées de la destruction par le Conservatoire.

Delphine Calmette et Maï Diop vous invitent à découvrir ce parcours nourri des secrets et pratiques ancestrales du Sénégal: pays d’Afrique le plus tôt initié à l’indigo de par la présence portugaise au XVIè s.

Les portugais ont créé la monnaie-pagne qui a servi durant deux siècles dans les échanges commerciaux en Afrique. Pagnes richement ornés à travers une nouvelle technique de tissage mise au point sur les métiers à tisser africains au Cap Vert. L’indigo teint le fil de coton local et la teinture se répand en même temps que la monnaie textile. Nous avons observé les broderies de réserves pratiquées par les femmes wolof de Saint-Louis et elles correspondent point par point à des motifs tissés de ces antiques pagnes. Nous émettons l’hypothèse que les pagnes tissés de grande valeur ont été le modèle emprunté pour réaliser des pagnes teints à réserves brodées. Ceux-ci ont atteint des sommets de raffinement et ont été adoptés tout comme les pagnes tissés pour servir de monnaie d’échange et de compte, de dot, d’offrandes aux chefs et aux souverains.

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Les scolaires au CAMÉE

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Depuis la rentrée 2014 les écoles primaires se pressent au CAMÉE. Les instituteurs organisent leurs sorties pédagogiques avec des classes de 20 élèves. Nous visitons les expositions, notons un vocabulaire français lié au thème, l’animatrice invite les enfants à dialoguer sur certains objets spécifiques. Puis vient le moment où, installés sur de grandes nattes, les enfants sont invités à reconnaître différentes sortes de tissus: ils touchent velours, satin, percale, voile de coton et enfin le tissage artisanal local qu’ils ne connaissent pas encore. Les instruments du tailleur: les ciseaux, le mètre ruban … sont montrés et nommés mais aussi écrits sur les cahiers. L’animatrice sort de différents paniers des rubans, cordons, dentelles … qui sont montrés, touchés et reliés au thème de l’exposition. Enfin les enfants sont invités à découper des longueurs de voile à jours dans lesquels ils introduisent des galons et des cordons de couleurs par groupes de 2. Une partie des enfants s’emparent de dentelles dans lesquelles ils introduisent les mêmes éléments. Ces manipulations permettent d’observer le principe des fronces, des bouillonnés que l’on retrouve sur leurs propres vêtements, et sur les robes de l’exposition.

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Après une visite aux tisserands et la prise en compte de nouvelles notions, les élèves de CM1 et CM2 de l’école Ndatte Yalla font l’analyse de deux tissus: Quelles sont les couleurs de chaîne ? de trame ? la couleur majoritaire en fond ? les couleurs des motifs ?

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Et une séance de broderie aux rubans très réussie.

Pour finir les enfants remercient en chanson.

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Encore un don au Conservatoire

Lors de la préparation de l’exposition « Robes Créoles » nous avons sollicité les grandes dames du Sénégal pour obtenir le prêt de leurs collections des plus anciennes robes de ce style qu’elles peuvent détenir. Madame Marie José Crespin: notre marraine a fait don au Conservatoire de trois robes qu’elle souhaite voir préservées des atteintes du temps. Nous  remercions chaleureusement madame Crespin. 2014-07-12 19.01.19 2014-07-12 19.01.47 OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Exposition 2 THIAWALIS

Le Conservatoire a un an, nous marquons ce premier anniversaire avec notre nouvelle programmation 2014 soutenue par le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’ambassade de France à Dakar. Le concept d’exposition/atelier se concrétise. Vernissage le 10 janvier à 17.00 h

Photos de l’exposition : installation OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Le vernissage OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA au centre Monsieur le Directeur du Centre Culturel Régional OLYMPUS DIGITAL CAMERA à gauche Monsieur le Directeur de l’Institut Français de Saint-Louis Notre public OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA OLYMPUS DIGITAL CAMERA

L’expo Thiawalis s’est prolongée jusqu’au 5 avril. De nombreux visiteurs ont pu apprécier ces tenues masculines d’une parfaite élégance.    L’atelier de broderie étant lié à l’obtention d’une subvention approuvée mais non versée (restrictions budgétaires ?) nous avons eu le grand regret de l’annuler. Les nombreuses demandes d’inscriptions nous encouragent à reprogrammer cet atelier en liaison avec une prochaine exposition.

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Nouveau don au Conservatoire

Ce 20 août Madeleine Devès Senghor a fait don au Conservatoire d’une robe ancienne dont l’étoffe a été préparée par une teinturière de Saint-Louis en 1965. Ce style de robe appelée localement « ndokette » est un modèle de tenue qui se porte encore de nos jours. Elle est une alternative au port du boubou, son ampleur laisse le corps respirer, elle se porte généralement avec un pagne assorti. Après une petite restauration, cette pièce est conservée jalousement pour être exposée lors de notre programme « ndokettes » au 4ème trimestre 2014. Nous remercions Madame Madeleine Devès Senghor pour ce don.

Ndoquette indigo Don de M.Senghor

Ndoquette indigo
Don de M.Senghor

Nous programmons une exposition sur le thème de la ndoquette: cette robe est intéressante à plus d’un titre car sa coupe est très proche de celle des robes antillaises et bahianaises. Remarquez aussi l’association avec la broderie anglaise qui est commune à ces différentes robes.

Bahianaise

Bahianaise

http://afrodes.wordpress.com/category/afrique-afrodescendants/

Sénégalaise

Sénégalaise

http://cartes-postales.delcampe.fr/page/item/id,135463388

Antillaise

Antillaise

http://lentilus.com/robe-madras/15-robe-longue-madras-smokee-broderie.html

Nous lançons l’information pour que d’ici août 2014 les personnes qui détiennent ce genre de robe (ancienne, exceptionnelle …) nous fassent une offre de prêt. Un contrat de prêt sera établi entre la direction du Conservatoire et les prêteurs.

Don d’une belle pièce au CAMÉE

034 Notre Marraine Marie José Crespin a fait don au CAMÉE de cette pièce magnifique, véritable chef d’œuvre de tisserand qu’elle tient de sa famille. Le fond fut d’un indigo profond, devenu gris au fil du temps. Nous remercions notre généreuse donatrice !

Les étudiants de licence 1 et 2 en infographie de l’Université Gaston Berger

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Les étudiants de licence 1 et 2 en infographie de l’Université Gaston Berger ont été reçus par Maï Diop le 29 mai  2013.
La demande de leur professeur était spécifique: sur le terrain, les étudiants vont appréhender les réalités d’un projet dans lequel ils pourraient être impliqués un jour. L’exposition « Verres de Stars » peut se révéler intéressante à ce titre. Voici donc l’intervention proposée et réalisée ce jour là:

Conférence au Conservatoire le 29 mai 2013
Étudiants en licence d’infographie
Témoignage de la Directrice du CAMÉE cliente type de l’infographe.

Qu’il travaille en free lance ou en entreprise, l’infographe doit tenir compte :
Du projet spécifique du client : marketing, communication interne ou exposition didactique etc.
Du cahier des charges qui lui est soumis : charte graphique à respecter comprenant couleurs, logo, typo etc.
S’il n’est qu’un exécutant il devra néanmoins appliquer les normes de bonne présentation-lisibilité. Si il a un emploi de créatif il devra soumettre plusieurs propositions au client : des plus chargées en couleurs aux plus sobres par exemple. Les maquettes proposées permettront d’engager la concertation sur des bases objectives.

Cas d’école : l’événement « Verres de Stars » ayant eu lieu récemment au Conservatoire « CAMÉE » et dont l’exposition finale est encore en place.

Documents à disposition ayant trait à cet événement:

Flyer
Invitation
Affiche
L’affichage « studio » (phase 1)
Le questionnaire
Les visuels
Le règlement du jeu
L’exposition finale (phase 2 encore en place ce jour là)

Histoire de ce projet-événement :
1° L’envie de faire venir un public jeune au Conservatoire
2° Recherche d’un thème lié à l’élégance pour rester dans la thématique du Conservatoire
3° Souvenir d’une expression imagée que j’avais découverte lors de mon 1er voyage au Sénégal :
Verres de star … les lunettes noires.
4° Élaboration du concept avec le public et les lunettes noires :

  • Don et contre-don : pour séduire notre public cible nous décidons de faire de la gratuité notre atout majeur L’idée d’une photo offerte, oui mais avec une contrepartie !
  • Que demander à ce public jeune en contrepartie ? Eh bien il donneront leur témoignage sur leur vision de l’élégance et sur le financement de ce luxe porté au quotidien. D’où l’élaboration d’un questionnaire → L’inventer et le mettre en page
  • Leur demander de s’instruire sur le danger des rayonnements UV dont les verres sont censés nous protéger.→ Recherche de documentation et impression des visuels


Si nous avions disposé d’un infographiste nous lui aurions confiée la mise en page du questionnaire et les tirages, la mise en page des visuels « prévention » et leurs tirages, la révision de toutes ces images prises sur internet (qualité) et leur agrandissement et tirages en noir et blanc.

5°  Il nous faut ensuite envisager d’informer : créer un flyer pour annoncer la phase 1 : le jeu qui donne droit à son portrait gratuit

  • Si c’est un jeu il nous faut donc décrire le règlement du jeu, le mettre en page et l’imprimer
  • Il nous faut annoncer cet événement dans la ville pour toucher le public : une affiche à créer

L’infographiste aurait été sollicité pour créer le flyer, mettre en page le règlement du jeu, proposer une affiche et faire attention à la cohérence du tout.

6°  Nous sommes alors dans la préparation de l’accueil du public invité au jeu:

  • installation de l’affichage de portraits
  • scénographie → problèmes techniques à régler (sans argent)
  • l’affichage général des visuels créés pour le dehors, les vitrines, les portes etc.Le public est là : le circuit est bien prévu :
  • Accueil pour remplir le questionnaire : 2 tables avec 2 agents qui veillent au bon déroulement du processus (français et wolof)
  • Prévention UV : un agent compétent en matière d’optique explique les risques en wolof en se servant des visuels exposés
  • Observation des portraits affichés : le jeu de la pose
  • Passage devant un miroir pour vérifier son look (deux coiffeuses-maquilleuses sur place)
  • Enfin, la prise du portrait avec ses lunettes (prêt de lunettes prévu)
  • Deux photographes sont là : l’un officiel, l’autre officieux faisant partie de l’association.
  • A l’issue de cette séance nous avons eu 60 portraits officiels et 60 portraits improvisés.

Les participants ont reçue leurs photos le jour du vernissage de l’exposition que nous avons faite et que vous voyez ici.

Observation : les portraits « officiels » sont plus sages, ils sont signés du photographe FRANK
Les autre portraits sont plus fantaisistes, ils sont signés ALAIN DE SANTE
Dites moi pourquoi ?

7°  Pour annoncer l’exposition (Phase 2) nous avons eu à inventer une affiche et des invitations.
Pour la préparer nous avons partagées et triées celles de Frank et celles d’Alain. Chaque photo a été choisie et révisée: recadrage, retouches, signature en filigrane etc. Puis il y a eu à contrôler les tirages. Certains avaient des traînées sales: il a fallu les faire re-tirer.

L’infographiste aurait été sollicité pour créer l’affiche et les invitations pour cet événement en restant cohérent avec les visuels précédents, pour le suivi du tri des photos, des retouches, recadrages et signature sans faire d’erreur et enfin le suivi des tirages.

8° Pour l’exposition nous avons réfléchi à la scénographie:

  • Comment ne pas tout mélanger car nous avons à faire à deux photographes ?
  • Sur quels fonds allons-nous poser les photos ?
  • Comment accrocher le tout sans planter des clous et détériorer les murs ?
  • Pouvons nous nous servir des équipements existants ?

Les solutions adoptées:

  • La décoration du Conservatoire est en plusieurs panneaux : nous avons choisi d’alterner 1 photographes/1 panneau.
  • L’idée des plaques de tôle vient du fait que ce produit est rigide et maintiendra bien les photos. (C’est un produit peu coûteux et qui est en vogue dans la décoration actuelle, en tout cas chez les européens). En plus il marche bien avec les aimants et notre colle en spray marchait bien dessus. Nous avons fait 1 plaque/ 1 essai et avons passée la commande pour le tout
  • Avec du fil transparent de canne à pêche nous avons résolus les problèmes d’accrochage en utilisant les cimaises déjà en place
  • Les aimants en stock à l’Atelier TËSSS … et prêtés, ont permis des audaces insolubles autrement.

Pour annoncer l’exposition et inviter au vernissage l’infographiste n’oublie pas que chaque document créé doit être aussi en version « mailing » : il est indispensable de trouver des solutions pour qu’ils ne soient pas trop lourds sinon les destinataires n’attendent pas et n’en prennent donc pas connaissance. J’ai eu recours à la conversion de PDF en JPEG qui m’a donné satisfaction.

Au dernier moment nous avons cherché des images de masques vénitiens pour faire le lien avec les lunettes noires qui masquent partiellement, et aussi avec le texte un peu littéraire qui accompagne l’exposition. Nous avons aussi ajouté les annonces : Photos en vente au prix de 5000 FCFA …, Adhésions … etc.

Jusqu’au dernier moment l’infographiste peut être sollicité !

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Dans un proche avenir nous voulons travailler sur les visuels extérieurs, les enseignes et les informations-visiteurs pour le Conservatoire: terrain de stage pour étudiants tout trouvé !

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Déjà des dons, prêts et acquisitions pour le tout jeune CONSERVATOIRE …

Non seulement les visites guidées sont bien demandées et recueillent l’appréciation admirative de nos premiers visiteurs, mais les habitants de Saint-Louis viennent eux aussi, pour témoigner de leurs expériences familiales, sociales ou artisanes. Je ne laisserais ma place pour rien au monde, tant les échanges sont agréables et documentent chaque fois mieux l’exposition en cours. Un livre sur la mode africaine produit par la Fondation Prince Claus a été donné à notre bibliothèque naissante par Youssouf et Anne-Marie Coulibaly. Patricia Gérimont a donné « Teinturières de Bamako »: le livre qu’elle a écrit et qui est impossible à trouver aujourd’hui car en rupture de stock. D’autres ouvrages comme « BLEU » de Michel Pastoureau nous ont été prêtés. Enfin, nous avons eu la surprise de trouver un boubou très ancien qui a aussitôt été admis pour augmenter la collection TAKK. Il est exposé en regard d’échantillons de « travaux en cours » montrant une technique maintenant disparue. Ce boubou en véritable indigo dont je présente l’image ci-dessous est tout simplement venu à point nommé. (origine: Podor)

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